Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/393

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cherent de Clelie : ſi bien que cette belle Perſonne les voyant tous deux à la fois, & voyant ſur leur viſage vne eſgalle agitation, ſe confirma tellement en l’opinion qu’elle auoit euë, qu’ils s’eſtoient vnis pour luy faire vne galante malice, en luy eſcriuant comme ils auoient fait, qu’elle n’en douta point du tout. Il arriua meſme qu’Aronce ayant remarqué le changement de viſage d’Horace, le ragarda, & qu’Aronce ayant fait la meſme remarque, regarda Horace : ſi bien que Clelie penſant qu’ils ſe faiſoient quelque ſigne d’intelligence pour la tromper, ſe détermina à leur dire qu’ils n’eſtoient pas arriuez à leur fin. De ſorte que prenant la parole en ſoûriant ; vous voyez bien leur dit-elle, par la maniere dont ie vous reçois tous deux, que vous ne m’auez pas trompée, & que voſtre fourbe a mal reüſſi : c’eſt pourquoy