Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/396

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re- vous rendroit peut-eſtre plus coupables que vous ne penſez : c’eſt pourquoy ſi vous m’en croyez, laiſſez moy confondre entre vous deux, le crime dont ie vous accuſe. Du moins, aimable Clelie, reprit Aronce auec precipitation, dittes moy ſi le crime d’Horace eſt de la nature du mien ? de grace Madame, adiouſta Horace, n’accordez pas à Aronce ce qu’il vous demande, ſans m’accorder la meſme choſe : & ſans me dire ſi la fourbe dont vous l’accuſez, eſt ſemblable à celle dont vous m’auez accuſé ? Si ie vous diſois ce que vous me demandez, repliqua Clelie auec beaucoup de prudence, ie vous donnerois la gloire de m’auoir trompée : puis que ie prendrois la peine de vous dire vne choſe que ie preſupoſe que vous ſçauez : mais enfin ſoit que voſtre crime ſoit eſgal, ou qu’il ne le ſoit pas, n’y retournez plus : car de l’humeur dont ie