Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/397

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ſuis, ie ne puis ſouffrir ces ſortes de malices. Aportez donc quelque ſoin à me faire oublier celle que vous m’auez faite : & ne m’en faites iamais, ſi vous ne voulez que ie vous craigne, & que ie vous fuye, comme ſi ie vous haïſſois horriblement. Ie ne ſçay pas, repliqua Aronce, ce qu’Horace a fait ou dit qui vous ait fâchée : mais pour moy Madame, ie vous proteſte que ſi ce que i’ay fait vous a deſplû, ie ſuis expoſé à vous deſplaire toute ma vie. Ceux qui ont auancé vne choſe, adiouſta Horace, ne s’en deſdiſent pas ſi aiſément : c’eſt pourquoy Madame, vous ne deuez pas trouuer eſtrange ſi ie dis ce que vous a deſia dit Aronce : & ſi ie vous aſſure que ſi ie ſuis criminel, ie le ſeray iuſques à la mort. Ie ſouffriray le reſte du iour, repliqua Clelie, que vous faciez ſemblant de croire qu’en effet vous m’auez trompée : mais ie vous de-