Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/411

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ſes en general pour vous faire comprendre que Clelius qui aimoit tout ce qui eſtoit aimable, & tout ce que haïſſoit le Tyran de Rome, ne ſçeut pas pluſtoſt qu’Herminius eſtoit à Capouë, qu’il luy offrit tout ce qui dépendoit de luy, & qu’il pria Aronce de vouloir lier amitié auec cét illuſtre Romain. Il le mena meſme à Sulpicie, & à ſa Fille, qui n’eurent pas grand peine à ſe reſoudre de faire ciuilité à vn ſi honneſte homme. Mais Madame, il faut que vous ſçachiez, qu’Herminius fut ſi touché du merite de Clelie, que quoy qu’il fuſt ardemment amoureux à Rome, & que ce ne ſoit pas l’ordinaire, que ceux qui ont vne violente amour, puiſſent auoir en meſme temps vne violente amitié, il eſt pourtant vray qu’il eut vn empreſſement eſtrange, à vouloir aquerir quelque place en celle de l’admirable Clelie : & ſi Horace ne nous