Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/412

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euſt apris ce qu’il ſçauoit de ſes auantures, & qu’il ne nous euſt meſme fait voir diuerſes choſes infiniment galantes, qu’il auoit faites pour ſa Maiſtreſſe, nous euſſions preſques creû qu’il eſtoit amoureux de Clelie : car il la loüoit auec vne certaine exageration, qui ſemble eſtre particuliere à l’amour ; il la cherchoit auec vn ſoin extréme ; il eſtoit rauy de ioye quand il eſtoit aupres d’elle ; il s’ennuyoit quand il ne la voyoit pas ; & il teſmoignoit ſouhaiter ſi fortement ſon amitié, qu’Aronce & Horace ne deſiroient pas plus paſſionnément ſon amour. Cependant quoy qu’il taſchaſt à la diuertir de cent manieres differentes ; qu’il eſſayaſt de deuiner tout ce qui luy pouuoit plaire, & qu’il luy plûſt en effet ; Horace, ny Aronce, n’en auoient point d’inquietude, parce qu’ils ſçauoient qu’il eſtoit amoureux à Rome. Ainſi tous