Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/464

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il, & lequel de vous deux dois-ie quereller ? Pour moy, reſpondit Aronce, ie n’ay rien à dire, ſi ce n’eſt que c’eſt Horace qui a mis l’Eſpée à la main le premier, & que ie ne ſuis pas l’Agreſſeur. Ouy ouy Aronce (reprit froidement Horace en s’eſloignant de luy) ie ſuis tout à la fois le coupable, & le malheureux. Ie ſuis peut-eſtre plus malheureux que vous, repliqua Aronce, mais ie ſuis ſans doute plus innocent. Apres cela Clelius n’oſant eſclaircir le ſuiet de cette querelle deuant tant de Gens, à cauſe de ce qu’il auoit entendu en arriuant aupres de ces deux Ennemis, s’en alla auec Horace, comme ie l’ay deſia dit, & ie fus auec Aronce qui eſtoit auſſi affligé que ſi ſon ennemy l’euſt vaincu : car il comprit bien les ſuites que pouuoit auoir ce combat. En effet quoy qu’Horace tout vaincu & tout bleſſé qu’il eſtoit, ne vouluſt rien