Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/465

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dire à Clelius du ſuiet de ſa querelle auec Aronce, parce qu’il luy auoit autrefois promis de ne luy dire iamais qu’il eſtoit amoureux de Clelie ; il ne laiſſa pas de s’imaginer vne partie de la verité, & de croire fortement qu’Aronce & Horace eſtoient amoureux de ſa Fille. Mais pour s’en eſclaircir, il s’en retourna chez luy : & tirant Clelie à part ſans en rien dire à Sulpicie, parce qu’il auoit bien remarqué qu’elle n’aimoit pas Horace, ie n’euſſe iamais creû, luy dit-il pour l’intimider, que vous euſſiez eſté capable de faire vne querelle entre mes Amis : & ie n’aurois iamais penſé que la Fille d’vn Romain, euſt ſi peu aimé la gloire que vous l’aimez. Eh de grace mon Pere, luy dit-elle, aprenez moy quelle laſcheté i’ay faite, & quelle querelle i’ay cauſée ? Vous eſtes cauſe, reprit-il, qu’Horace & Aronce