Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/473

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ches : l’accuſant de n’auoir pas eu aſſez de ſoin de la conduite de ſa Fille, puis qu’elle auoit enduré qu’elle miſt quelque diſtinction entre Aronce & Horace : car apres tout, luy dit-il, ſi elle en deuoit mettre entr’eux, il faloit que ce fuſt au deſauantage d’Aronce, & non pas à celuy d’Horace. Sulpicie entendant ce que luy diſoit ſon Mary, en eut vn deſpit extréme : parce qu’elle ſe confirma encore dans la croyance que l’amitié qu’il auoit pour luy, venoit principalement parce qu’il auoit eu de l’amour pour ſa Mere. Si bien qu’elle ſouſtenoit ardemment le party de ſa Fille, dont elle connoiſſoit bien l’innocence : & elle ſouſtenoit meſme celuy d’Aronce. En effet, diſoit-elle à Clelius, ſi Aronce n’eſt pas né à Rome, il a le cœur d’vn Romain : & ſi Clelie n’auoit pas bien veſcu aueque luy, elle auroit deſobeï au com-