Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/474

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mandemét que vous & moy luy auiós fait. Si elle l’euſt ſouffert comme ſon Frere, reprit Clelius, ie n’aurois rien à luy reprocher : mais elle l’a enduré comme ſon Amant, & a ſans doute traité Horace comme ſon ennemy. De grace (reprit aſſez aigrement Sulpicie) ne me blaſmez point indirectement, en blaſmant Clelie : & ſoyez fortement perſuadé, qu’elle eſt tout à fait innocente ; qu’elle aime la gloire & la vertu ; & qu’elle n’a iamais rien fait d’indigne de ſa naiſſance. Mais le mal eſt que vous n’eſtes pas ſi oppoſé aux pretentions d’Aronce, parce que vous ne connoiſſez point ſon Pere, que vous eſtes fauorable à celles d’Horace, parce que ſa Mere a eſté de voſtre connoiſſance. A ces mots Clelius ſentant viuement le reproche que Sulpicie luy faiſoit (parce qu’en effet il y auoit quelque verité à ce qu’elle luy diſoit) ſentit