Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/478

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ler plus qu’elle ne ſoit Femme d’Horace, ie vous conſerueray l’amitié que i’ay encore pour vous, & que i’oublieray le ſuiet de pleinte que vous venez de me donner. Plûſt aux Dieux, luy dit alors Aronce, que ie puſſe vous faire voir tout ce qui ſe paſſe dans mon cœur : car ſi cela eſtoit, ie ſerois iuſtifié aupres de vous, & ie ne ſerois peut-eſtre pas auſſi malheureux que ie le ſuis. Mais puis que vous ne pouuez deuiner mes ſentimens, ſouffrez que ie vous les die : & faites moy la grace de croire, que ie ne vous les déguiſeray pas. Ie vous aduoüeray donc ingenûment, que ie vous dois toutes choſes, & qu’il n’eſt nulle ſorte d’office que ie n’aye reçeu de vous : mais ie vous diray en ſuite, que i’en ay eſté, & que i’en ſuis encore ſi reconnoiſſant, que ſi ie pouuois me reprocher d’auoir fait volontairement vne cho-