Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/491

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minius & moy luy donnions. Mais Madame, nous ne fuſmes pas touſiours en pouuoir de luy en donner comme à l’accouſtumée : puis qu’Herminius & moy n’euſmes vn iour rien de fauorable à luy aprendre : de ſorte que comme il n’y a rien de plus ſoubçonneux qu’vn Amant, & vn Amant malheureux ; il ne nous vit pas plus toſt, qu’il connut que nous n’auions que des choſes fâcheuſes à luy dire. En effet, comme il me demanda ſi Fenice n’auoit point veû Clelie ? ie luy dis froidement que non : & comme il demanda en ſuite à Herminius, s’il ne ſçauoit rien de Clelie ? il luy reſpondit la meſme choſe : ſi bien que cette eſgalité de reſponce luy eſtant ſuſpecte, il nous regarda auec des yeux qui nous demandoient tant de choſes, que les noſtres ſans en auoir le deſſein, luy en dirent plus qu’il n’en vouloit ſçauoir : car il vit de la