Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/494

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voulu rompre auec Aronce : car de dire que c’eſtoit parce que ie l’aimois, & que i’eſtois aimé de luy, c’eſtoit faire eſgallement tort à l’eſprit, & à la generoſité de Clelie : ainſi ie ne ſçauois qu’en penſer. Mais enfin Madame, apres qu’Aronce eut cherché cent inuentiós pour pouuoir parler à cette belle Perſonne, il fit ſi bien qu’il en trouua vne : il eſt vray que le hazard contribua à la luy donner : car vn hóme de qualité eſtant mort à Capouë, & la couſtume voulant qu’on allaſt viſiter ſa Femme, Aronce fit ſi adroitement eſpier l’occaſion de la viſite qu’y feroit Sulpicie, afin de regler la ſienne ſur celle là, qu’il fit ce qu’il auoit pretendu de faire : car il aiuſta ſi bien les choſes, qu’il ſe rencontra à la Porte de cette Maiſon en deüil, iuſtement comme Sulpicie & ſa Fille y arriuoient. De ſorte que comme i’eſtois aueque luy, & que ie