Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/507

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qu’il auoit reçeuë, Stenius luy montra fortuitement vne Chanſon qui eſtoit eſcrite de la main de Fenice qu’il voyoit quelquesfois : ſi bien qu’Horace reconnoiſſant cette eſcriture pour eſtre la meſme de la Lettre qu’il auoit veuë entre les mains de ſon Riual, il commença de s’imaginer qu’Aronce aimoit en deux lieux, & que ie n’eſtois que ſon Confident aupres de Fenice. Si bien que racontant toute cette auanture à Stenius, il ſe mit à exagerer l’iniuſtice de Clelie, de luy preferer vn homme qui ne luy donnoit qu’vn cœur partagé. De ſorte que Stenius croyant effectiuement qu’Aronce auoit quelque intelligence auec Fenice, & penſant rendre office à Horace, il fut chez Clelie ſans luy en rien dire : & il tourna la conuerſation d’vne maniere, qu’il fit entendre à cette belle Perſonne, que i’eſtois le Confident