Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/508

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’Aronce aupres de Fenice, quoy que ie paſſaſſe pour en eſtre l’Amant ; ou que ſi cela n’eſtoit pas, Aronce me trahiſſoit. Il luy aſſura meſme qu’il auoit veû vne Lettre de Fenice à Aronce : & il le luy aſſura ſans faire vn ſcrupule de probité pour ce menſonge là, parce qu’Horace luy ayant dit qu’il en auoit effectiuement veû vne entre les mains d’Aronce, ce n’eſtoit pas vn menſonge conſiderable, que de changer vne circonſtance de la choſe. Cependant Stenius fit ce qu’il vouloit faire, puis qu’il mit de la ialouſie dans le cœur de Clelie, & qu’il fut cauſe qu’Aronce fut tres malheureux : car il n’y auoit pas moyen de deuiner ce qui cauſoit l’iniuſtice de Clelie. De ſorte qu’il ſe trouuoit alors tres miſerable : principalement parce que Clelius luy auoit deffendu ſa Maiſon ; qu’Horace ſe portoit tous les iours mieux ;