Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/521

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ayant reſolu de la refuſer, il voulut la refuſer ciuilement, c’eſt pourquoy il la remercia de l’intereſt qu’elle prenoit à ſa Fille : mais il luy parla touſiours ſi fierement pour Aronce, qu’elle connut bien qu’il n’auoit rien à eſperer : & en effet croyant qu’il ſeroit inutile de le tromper, elle ne luy donna nulle eſperance. D’autre part Herminius trouua l’eſprit de Clelie ſi irrité, qu’elle ne voulut pas ſeulement ſouffrir qu’il luy parlaſt d’Aronce : & elle trouua ſi mauuais qu’il luy fiſt parler par vn autre d’vne ſemblable choſe, que quand il n’euſt pas eſté broüillé auec elle, il y auroit eſté mal par cette ſeule raiſon : car plus elle auoit d’eſtime pour Herminius, moins elle trouuoit bon qu’il vouluſt iuſtifier Aronce aupres d’elle : ſi bien que ce malheureux Amant fut dans vn deſeſpoir incroyable. En mon particulier, i’eus