Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/535

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penſée à Clelie : & Clelie ne trouuant rien de difficile à faire, pourueû qu’il s’agiſt de faire quelque choſe qui peuſt rompre ſon Mariage ; elle dit à ſa Mere qu’elle feroit ce qu’il luy plairoit. De ſorte que Sulpicie à qui vn petit ſentiment de ſon ancienne ialouſie, donnoit plus de hardieſſe, qu’elle n’en euſt eu en vn autre temps, dit à ſa Fille qu’il falloit pour mieux faire reüſſir ſon deſſein, qu’elle eſcriuiſt vn Billet à Horace, pour l’obliger à ſe trouuer dans ce Iardin, où ie vous ay dit que tout le monde ſe va promener, & à s’y trouuer preciſément à vne heure qu’il falloit qu’elle luy marquaſt ; pour luy dire vne choſe qui luy eſtoit tres importante : Sulpicie adiouſtant qu’il falloit qu’elle luy diſt que perſonne ne ſçauoit qu’elle luy euſt eſcrit, afin qu’Horace ne s’imaginaſt pas que ce fuſt elle qui la fiſt agir. D’abord Clelie dit à ſa Mere,