Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/539

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tention de faire mille reproches à Clelie ; de la faire changer de ſentimens ſi vous pouuez ; ou d’en changer vous meſme, ſi elle n’en change point. Ce conſeil eſt plus aiſé à donner qu’à ſuiure, reprit-il, du moins pour ce qui eſt de n’aimer plus Clelie : car pour aller au lieu qu’elle a choiſi pour parler à Horace, i’y ſuis reſolu, & i’iray. Mais ce qui me fait deſeſperer, c’eſt qu’en y allant ie ne ſçauray pas ce qu’elle veut à mon Riual. Ie crains meſme, adiouſta-t’il, que cét Eſclaue qui m’a aporté ſon Billet, ne luy apprenne qu’il s’eſt trompé, lors qu’il luy dira que ie ne manqueray pas de faire ce qu’elle veut. Mais, luy dis-ie, vous ne luy auez pas eſcrit ? non, repliqua-t’il, & ce qui m’en a empeſché, c’eſt ce que i’ay creû qu’en ne luy eſcriuant pas, il ne ſeroit pas impoſſible que cet Eſclaue en luy diſant que ie feray ce qu’elle veut, le