Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/543

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vouloit pas qu’il fuſt, il en eut vn redoublement de douleur ſi grand, qu’il penſa faire de deux choſes l’vne ; ou tourner dans vne autre Allée, ou aller droit à Clelie, pour luy faire mille reproches. Mais enfin ſa raiſon eſtant la plus forte, il fut Maiſtre de luy meſme : & il cacha ſi bien ſes ſentimens, que les Dames auec qui eſtoit Clelie ne s’aperçeurent pas qu’il euſt nul deſſein particulier, car il les ſalüa fort ciuilement : & ſans aller droit à Clelie, il parla à celle qui conduiſoit cette petite Troupe. Si bien que ſuiuant la liberté dont nous iouïſſons à Capouë, il ſe meſla dans la conuerſation de ces Dames : & s’attachant tantoſt à l’vne, & tantoſt à l’autre, il ſe mit enfin à parler à Clelie, qui eſtoit fort ſurpriſe de ne voir point Horace, & de voir que ſelon les apparences Aronce ne la quitteroit pas ſi toſt. Il arriua meſme vne choſe qui don-