Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/550

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le ſuiet de cette aſſignation que vous m’auez reprochée. S’il m’eſtoit permis, repliqua-t’il, de me mettre à genoux pour vous rendre grace, & pour vous demander pardon, ie me ietterois à vos pieds, Diuine Clelie, pour vous teſmoigner ma reconnoiſſance : & pour vous coniurer de me dire ſi vous me haïriez, en cas que ie n’obeïſſe pas à Clelius, qui veut que ie parte, & que ie cherchaſſe toutes les voyes poſſibles de ne vous perdre point ? Ie ne ſçay pas, repliqua Clelie, ſi ie pourrois vous haïr : mais ie ſçay bien que ie viurois aueque vous comme ſi ie ne vous aimois pas. En effet Aronce, adiouſta cette ſage Fille, ie puis faire tout ce que ie pourray pour n’eſpouſer pas Horace : mais dés que par mon adreſſe, ou par mes prieres, ie ne le pourray pas empeſcher, il ne faut plus rien faire que ſe preparer à ne ſe voir ia-