Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/563

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il n’en fut pas à la peine : car luy ayant inopinément ſaiſi le bras, & arreſté la main dót il tenoit le Poignard, & dót il menaçoit Aronce, ie l’empeſchay bié de pouuoir faire ce qu’il diſoit : pendant quoy Aronce ayant arraché des mains de celuy qu’il tenoit, le Poignard qu’il auoit tiré lors qu’il s’eſtoit ietté ſur luy, il ſe vit en eſtat d’eſtre Maiſtre de ſa vie. Mais comme il iugeoit qu’il eſtoit important à Clelius de deſcouurir tout ce qu’il ſçauoit, il ne voulut pas le tuer : principalement voyant que ie tenois le bras de l’autre : ioint que connoiſſant par ce qu’il auoit entendu, que celuy que ie tenois eſtoit le moins meſchant, il creût qu’il ſeroit aiſé de ſçauoir de luy tout ce qui pouuoit ſeruir à Clelius. Cependant Aronce voyant que i’eſtois ſans doute aſſez fort, pour empeſcher cét homme de ſe ſeruir de ſon Poignard,