Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/605

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faire que ie ne m’en pleigne point : ce que vous dittes m’eſt ſi glorieux, reprit-il, que quand ie n’aurois rien gagné en vous quittant, ie deurois eſtre conſolé de vous auoir quittée. Mais enfin Madame (luy dit-il en la ſeparant adroitement de cinq ou ſix pas de la Compagnie) il faut que ie vous die ce qui m’a obligé à vous quitter : & que vous ſçachiez que ie ne l’ay fait que pour ceſſer d’eſtre cét Inconnu Aronce ſans nom & ſans Patrie ; qui a quelquesfois eſté ſi mal-traité de Clelius par cette ſeule raiſon. Quoy Aronce, reprit-elle en rougiſſant, vous ſçauez qui vous eſtes ? ouy Madame, luy dit-il, ie le ſçay, & ie le ſçay auec quelque ioye, quoy que ie ne ſois pas Romain : parce que comme Fils du plus Grand Roy de toute l’Etrurie, ie puis pretendre auec plus de hardieſſe à la poſſeſſion de la plus parfaite Perſonne