Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/617

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oublié que les Romains n’ont pas accouſtumé de donner leurs Filles à leurs Eſclaues : & qu’ainſi Aronce ne pouuoit iamais rien pretendre à Clelie de voſtre conſentement. Ha Horace, interrompit Clelius, Aronce n’eſt pas vn Eſclaue : & vous & moy ſerions encore les Eſclaues d’vn Corſaire, s’il ne nous euſt pas deliurez par ſa valeur. Vous eſtes auiourd’huy bien reconnoiſſant, reprit-il froidement ; vous eſtes auiourd’huy bien ingrat, repliqua Clelius ; & ie ne puis comprendre qui vous oblige à reconnoiſtre ſi mal les obligations que vous m’auez, d’auoir ſi mal traité Aronce, ſeulement pour l’amour de vous. Vous le traitez ſi bien preſentement, reprit-il, que i’aurois mauuaiſe grace de ſonger à vous remercier, dans vn temps où vous ne ſongez plus qu’à le rendre heureux, & qu’à me rendre miſerable. Mais Cle-