Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/618

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lius, la Fortune me vangera peut-eſtre de voſtre iniuſtice : & vous ſçaurez quelqu’vn de ces Matins que vous aurez donné Clelie au Fils de quelque ennemy de Rome, & peut-eſtre meſme à quelque miſerable Eſtranger ſans naiſſance & ſans vertu. Encore vne fois Horace, reprit Clelius, ne parlez point d’Aronce comme vous en parlez, ſi vous ne voulez que ie vous die que vous n’auez pas le cœur d’vn Romain. Ie n’aurois iamais fait Madame, ſi ie vous rediſois tout ce que ſe dirent ces deux hommes : & il ſuffit que vous ſçachiez qu’ils ſe ſéparerent tres mal ſatisfaits l’vn de l’autre : & que cette conuerſation acheua de faire reſoudre Clelius à ne donner iamais ſa Fille à Horace, quand il ne la donneroit point à Aronce : comme en effet il ne croyoit pas trop alors qu’Aronce la deûſt eſpouſer,