Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/619

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quoy qu’il euſt parlé à Horace comme s’il l’euſt creû. Mais il changea bien toſt de ſentimens : car apres qu’Aronce eut eu vne conuerſation auec Sulpicie, & qu’il en eut eu vne auec Clelie infiniment tendre, & paſſionnée, il fut trouuer Clelius : pour le coniurer de luy vouloir donner ſa Fille, & de vouloir la luy faire eſpouſer deuant qu’il partiſt : mais il luy parla en preſence de ſa Femme. D’abord Clelius luy dit qu’il portoit la generoſité trop loin : & qu’encore qu’il euſt reſolu de luy donner Clelie, dés qu’il luy auoit eu ſauué la vie la dernière fois ; il croyoit eſtre obligé, auiourd’huy qu’il le connoiſſoit pour eſtre Fils de Roy, de ne la luy donner pas. Ce n’eſt pas luy dit-il, que Clelie ne ſoit d’vn Sang aſſez illuſtre, pour entrer dans l’alliance de tous les Princes du Monde : mais puis que vous auez vn Pere, ie ne dois