Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/67

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aller taſcher d’aprendre des nouuelles de ce qu’il vouloit ſçauoir, quoy qu’auec peu d’eſperance : veû la grandeur du Lac ; le temps qu’il y auoit qu’il n’auoit veû ces deux Barques ; le broüillars qu’il faiſoit ; & la nuit qui eſtoit fort proche. Mais à cela Aronce reſpondit qu’il ſçauoit par des Mariniers, qu’on voyait plus clair la nuit ſur l’eau, quand il faiſoit broüillars, que quand il n’en faiſoit point : & qu’enfin il vouloit y aller luy meſme : & en effet il falut que le Bateau où il entra erraſt plus de trois heures ſur ce Lac, auant qu’il conſentiſt qu’on abordaſt à l’Iſle où il deuoit eſtre penſé. Mais à la fin connoiſſant que ce que ſon amour luy faiſoit faire n’eſtoit pas raiſonnable ; & Celere luy diſant tout bas qu’il falloit qu’il ſongeaſt à viure pour deliurer Clelie, & pour ſe vanger de ſon Riual : il ſouffrit que Sicanus commandaſt