Aller au contenu

Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/158

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ma fortune, ſouffrez s’il vous plaiſt que ie vous coniure de ne iuger point de moy que vous ne me connoiſſiez tout à fait ou par moy meſme, ou par Herminius, qui ſçait tout le ſecret de ma vie, & de qui tous les ſentimens ſont les miens. Ce que ie vous ay entendu dire il n’y a qu’un quart d’heure, reprit Aronce ; ce qu’Herminius m’a dit de vous il n’y a qu’un moment, & ce que vous me dites vous meſme, me donne tant de diſpoſition à expliquer toutes choſes à voſtre aduantage, que ſans ſçauoir rien de vos auantures, ie ne laiſſe pas de croire que voſtre feinte follie eſt vn effet d’une fort grande ſageſſe, & d’une grande generoſité. Vous auez raiſon, Seigneur, dit alors Valerius, de parler comme vous parlez : car ie puis vous aſſurer que depuis qu’il eſt des hommes genereux, il n’y en a iamais eu qui ayent eſté ca-