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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/169

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qu’il penſoit à elle, & il ne ſentoit la rigueur de l’exil, que parce que n’eſtant pas à Rome il eſtoit eſloigné de Valerie. L’amitié auoit pourtant beaucoup de pouuoir ſur ſon ame, & celle qu’il auoit pour ſon illuſtre Mere, & pour l’admirable Clelie, luy donnoient auſſi & des plaiſirs, & des douleurs. Mais apres tout l’amour eſtoit alors ſa paſſion dominante : & il aimoit meſme plus tendrement ſes Amis amoureux, que les autres, tant il auoit le cœur ſenſible à cette tendre paſſion. Aronce de ſon coſté ſe mit auſſi à eſcrire à Clelie, qu’Amilcar voyoit preſques tous les iours, & il luy eſcriuit auec intention de donner le ſoir ſa Lettre à ſon Amy, afin qu’il la pûſt rendre le lendemain à cette incomparable Fille, dont la vie eſtoit fort melancholique. L’enioüement de Plotine ſeruoit pourtant à la conſoler; & les viſites