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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/185

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ny eſprit, & ſouuenez-vous de cét air ſtupide qu’il affecte, & qui fait que les choſes qu’il dit où il y a meſme du ſens, ſemblent n’en auoir point du tout, afin d’auoir plus d’admiration, lors que vous ſerez contraint d’aduoüer que ce meſme homme que i’appeleray touiours Brutus dans ce recit, quoy que ce ne ſoit pas ſon veritable nom, eſt le plus honneſte homme du monde, le plus agreable, le plus propre à ſe faire aimer, & le plus capable des grandes choſes, auſſi bien que des petites. Mais afin que vous ne ſoyez pas ſi ſupris de ſa Vertu, il faut que vous ſçachiez qu’il n’y a pas à Rome vne Famille plus noble que la ſienne : car il eſt deſcendu d’un de ces genereux Troyens, qui apres auoir courageuſement deffendu leur Ville, ſuiuirent Enée, & vinrent chercher vne autre Patrie ſous la conduite des Dieux, qui