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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/197

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fort pitoyable eſtat : car il ne luy laiſſa la diſpoſition d’aucune choſe, non pas meſme la permiſſion d’auoir ſon Fils aiſné aupres d’elle, ce qui augmenta infiniment la douleur de cette genereuſe Romaine, qui ſouffrit ſans doute en cette rencontre la plus rigoureuſe perſecution qu’elle pouuoit ſouffrir apres la perte qu’elle auoit faite. Car Tarquin remarquant en ce Fils aiſné de ſa ſœur des inclinations grandes & Vertueuſes, & voyant de plus qu’il eſtoit nay auec vn grand eſprit & vn grand cœur, le fit inhumainement mourir, & il le fit meſme ſans ſe ſoucier d’eſtre accuſé de ſa mort, ſans y chercher de pretexte, & ſans qu’il parûſt autre cauſe de ſa perte, ſi non qu’il craignoit que cét illuſtre malheureux ne vouluſt vanger la mort de ſon Pere, & r’entrer en poſſeſſion de cette prodigieuſe richeſſe dont il s’eſtoit emparé.