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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/49

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ce que vous voulez ſçauoir ! & ie vous diray ſeulement quels ſont mes veritables ſentimens ſoit que ie le ſois ou que ie ne le ſois pas. Car ſi ie ne le ſuis point, & qu’il y ait quelqu’une de mes Compagnes qui ſoit fille de ce malheureux exilé, ie mourray pluſtoſt que de la deſcouurir, apres ce que vous venez de dire. Mais ſi au contraire ie ſuis celle que vous ne voulez connoiſtre que pour la haïr, & pour la perdre, ie vous declare que de la maniere dont i’ay le cœur, i’aimeray bien mieux que vous ayez de la haine pour moy que de l’amour, & que ie me garderay bien d’aller flatter la paſſion d’un homme qui a voulu faire perdre la vie à mon pere. C’eſt pourquoy, Seigneur, mettez vous l’eſprit en repos de ce coſté là, car comme mes Compagnes ne me deſcouuriront pas ſi ie ſuis fille de Clelius, ie ne vous deſcou-