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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/50

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uriray pas non plus ſi la fille de Clelius eſt parmy elles : & pour vous en oſter encore dauantage la connoiſſance, ie ne vous diray pas meſme poſitiuement que ie ne ſuis point fille de cét illuſtre Romain. Ie ne veux pas croire que vous ſoyez ſa fille, reprit-il bruſquement, mais vous auez pourtant toute la fierté de ſon cœur; & ſi la douceur de vos yeux n’oſtoit vne partie de l’aigreur de vos paroles, ie vous traiterois à l’heure meſme en fille de Clelius. Comme ie ſuis perſuadée, reprit Clelie, que ie ne vous ay rien dit que ie ne vous aye deû dire, ie ne m’en ſçaurois repentir : mais Seigneur, adiouſta-t-elle, ſoit que quelqu’une de mes Compagnes ſoit fille de Clelius, ou que ie le ſois, eſt-il poſſible que vous ne connoiſſiez pas que ces fiers ſentimens de haine qui ſont dans voſtre eſprit, ſont iniuſtes, & plus iniuſtes