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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/56

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le monde, ſi i’eſtois aimé de vous. Ie vous permets encore, adiouſta-t-il, de vous dédire de ce que vous m’auez dit : dites moy donc ie vous en coniure, que le ſeul deſſein de m’empeſcher de perſecuter vos Compagnes vous a obligée à me dire que vous eſtiez fille de Clelius : eſperant que l’amour que i’ay pour vous m’empeſcheroit de vous mal traiter ! ie vous promets que ie vous croiray, & que quand toute la Terre me diroit que vous ſeriez fille de mon ennemy, & qu’il me le diroit luy meſme, ie ne le croiray pas, pourueu que vous ne me le diſiez point. En effet, n’auez-vous pas remarqué que ie n’ay pas fait ce que ie pouuois pour vous connoiſtre, & que ie ne vous ay dit au contraire que ce qu’il falloit pour ne vous connoiſtre pas. Ca ie pouuois vous arracher plus aiſément voſtre ſecret en vous faiſant