Aller au contenu

Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 03.pdf/81

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’amitié que i’ay pour Aronce ne m’auoit fait craindre ce que ie ne deuois pas aprehender, puis qu’il eſt ſous voſtre conduite. L’amitié eſt vne choſe ſi ſainte pour moy, reprit la genereuſe ſiualia, que quand elle vous auroit fait dire quelques paroles qui m’auroient deu deſplaire, ie ne m’en faſcherois pas : mais nous n’en ſommes pas là, car ce que vous m’auez dit a eſté tres prudemment dit, & ſi ce n’eſtoit que ie connois mieux que vous toute la famille de Brutus, i’aurois eu tort de faire ce que i’ay fait. Apres cela, ſiualia ſuiuant ſon premier deſſein, fit conduire Amilcar chez cette Tante de Brutus, chez qui Aronce eſtoit caché, mais dés qu’il la vit, il connut bien que c’eſtoit vne digne Amie de Siuelia, & que la Vertu & la generoſité auoient lié l’affection de ces deux illuſtres Perſonnes : car elle luy parla auec tant de iugement, &