eſtoient plus. Or cela ſe rencontra ſi iuſte qu’ils ioignirent Brutus dans vn chemin croiſé, où l’on peut prendre celuy qui va le plus droit à Rome, ou celuy qui va à Collatie. Brutus ſe trouua ſans doute alors aſſez embarraſſé ; car il iugea bien que Collatin & Lucretius n’alloient pas ſans ſuiet à Collatie. Mais quoy qu’il n’euſt pas vne bonne raiſon à leur donner, pour pretexter le chemin qu’il choiſiſſoit, il ne laiſſa pas de ſe ſuiure auec eux, ſans qu’ils luy en demandaſſent la cauſe : car comme ils ne ſongeoient pas trop à luy, ils ſe mirent à parler entre eux auſſi librement que s’il n’y euſt pas eſté, & le laiſſerent ſans luy dire preſque vne parole. Cependant deſirant de penetrer dans leur deſſein, il les eſcoutoit attentiuement. Lucretius n’eſtoit attaché à Tarquin que par ambition, & Collatin ſeulement par l’intereſt du ſang ; car
Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 04.pdf/770
Apparence