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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 04.pdf/771

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ils auoient tous deux de la Vertu, & de l’horreur pour la cruauté de ce Prince. De ſorte que s’entretenant alors de ce qui les menoit ; ie ne ſçay, diſoit Lucretius à Collatin, ſi nous deuons ſouhaiter de trouuer ce que nous cherchons ; car encore que i’aye autrefois eſté cauſe de l’exil d’Herminius, ie ne voudrois pas auiourd’huy qu’il tombaſt entre les mains de Tarquin. Mais n’eſt-ce pas vous, reprit Collatin, qui auez auerty le Roy qu’il y a eu des gens cachez chez Valerius ? ouy, reprit Lucretius, mais ſi ie ne l’euſſe pas fait, il euſt fallu me cacher moy meſme, car la cruelle Tullie ayant ſçeu que ie le ſçauois, ie n’ay plus eſté Maiſtre de la choſe. Ie connois pourtant auiourd’huy, mais vn peu trop tard, que la Mere de Lucrece auoit autrefois raiſon, lors qu’elle vouloit m’empeſcher de m’attacher fortement aux intereſts de Tarquin ;