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Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 04.pdf/784

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de ſe voir vangée. Ha non non Valerius, repliqua cette genereuſe Perſonne, il ne ſera iamais dit que Lucrece ait apris aux Romains par ſon exemple, qu’une femme peut viure ſans gloire. A ces mots, la Vertueuſe Lucrece paroiſſant plus belle, & plus reſoluë qu’auparauant, tira vn poignard qu’elle auoit caché, & hauſſant le bras, & la main, en leuant les yeux au Ciel, comme pour s’offrir en ſacrifice aux Dieux qu’elle inuoquoit, elle ſe l’enfonça dans le ſein, & tomba la gorge toute couuerte de ſang aux pieds du malheureux Brutus ; qui eut le funeſte auantage d’auoir le dernier de ſes regards, & d’entendre ſon dernier ſoûpir. Car pendant que Lucretius, Collatin, & Valerius, faiſoient des cris eſpouuantables pour teſmoigner leur eſtonnement, & leur douleur, ce malheureux Amant ſe iette à terre, arrache le poignard du ſein