Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/68

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Si vous êtes pressés, ne perdons pas de temps…

(On a allumé la lampe et servi la soupe. Les grands-parents et les enfants s’assoient autour du repas du soir, parmi des bousculades, des bourrades, des cris et des rires de joie.)

TYLTYL, mangeant gloutonnement.

Qu’elle est bonne !… Mon Dieu, qu’elle est donc bonne !… J’en veux encore ! encore !

(Il brandit sa cuiller de bois et en frappe bruyamment son assiette.)

GRAND-PAPA TYL

Voyons, voyons, un peu de calme… Tu es toujours aussi mal élevé ; et tu vas casser ton assiette…

TYLTYL, se dressant à demi sur son escabelle.

J’en veux encore, encore !…

(Il atteint et attire à soi la soupière qui se renverse et se répand sur la table, et de là sur les genoux des convives. Cris et hurlements d’échaudés.)

GRAND’MAMAN TYL

Tu vois !… Je te l’avais bien dit…

GRAND-PAPA TYL, donnant à Tyltyl une gifle retentissante.

Voilà pour toi !…

TYLTYL, un instant déconcerté,
mettant ensuite la main sur la joue, avec ravissement.

Oh ! oui, c’était comme ça, les claques que tu don-