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Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/80

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de formes diverses et étranges qui se répandent de tous côtés. Le Pain épouvanté jette la cage et va se cacher au fond de la salle, pendant que la Nuit, pourchassant les Spectres, crie à Tyltyl :

LA NUIT

Vite ! vite !… Ferme la porte !… Ils s’échapperaient tous et nous ne pourrions plus les rattraper !… Ils s’ennuient là-dedans, depuis que l’Homme ne les prend plus au sérieux… (Elle pourchasse les Spectres en s’efforçant, à l’aide d’un fouet formé de serpents, de les ramener vers la porte de leur prison.) Aidez-moi !… Par ici !… Par ici !…

TYLTYL, au Chien.

Aide-la, Tylô, vas-y donc !…

LE CHIEN, bondissant en aboyant.

Oui ! oui ! oui !…

TYLTYL

Et le Pain, où est-il ?…

LE PAIN, du fond de la salle.

Ici… Je suis près de la porte pour les empêcher de sortir…

(Comme un des Spectres s’avance de ce côté, il fuit à toutes jambes, en poussant des hurlements d’épouvante.)

LA NUIT, à trois Spectres qu’elle a pris au collet.

Par ici, vous autres !… (À Tyltyl.) Rouvre un peu la porte… (Elle pousse les Spectres dans la caverne.) Là, ça va bien… (Le Chien en ramène deux autres.)