Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/89

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l’abri dans ma tour sans fenêtres… Maintenant c’est à toi de savoir, à toi de réfléchir…

(Mytyl, tout en larmes, pousse des cris de terreur inarticulés
et cherche à entraîner Tyltyl.)
LE PAIN, claquant des dents.

Ne le faites pas, mon petit maître !… (Se jetant à genoux.) Ayez pitié de nous !… Je vous le demande à genoux… Vous voyez que la Nuit a raison…

LE CHAT

C’est notre vie à tous que vous sacrifiez…

TYLTYL

Je dois l’ouvrir…

MYTYL, trépignant parmi des sanglots.

Je ne veux pas !… Je ne veux pas !…

TYLTYL

Que le Sucre et le Pain prennent Mytyl par la main et se sauvent avec elle… Je vais ouvrir…

LA NUIT

Sauve qui peut !… Venez vite !… Il est temps !…

(Elle fuit.)
LE PAIN, fuyant éperdument.

Attendez au moins que nous soyons au bout de la salle !…

LE CHAT, fuyant également.

Attendez !… attendez !…

(Ils se cachent derrière les colonnes à l’autre bout de la salle. Tyltyl reste seul avec le Chien, près de la porte monumentale.)