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(Au Tilleul qui s’avance en fumant tranquillement sa pipe.) Les connais-tu, toi, père Tilleul ?…

LE TILLEUL

Je ne me rappelle pas les avoir vus…

LE PEUPLIER

Mais si, voyons, mais si !… Tu connais tous les Hommes, tu es toujours à te promener autour de leurs maisons…

LE TILLEUL, examinant les enfants.

Mais non, je vous assure… Je ne les connais pas… Ils sont encore trop jeunes… Je ne connais bien que les amoureux qui viennent me voir au clair de lune ; ou les buveurs de bière qui trinquent sous mes branches…

LE MARRONNIER, pincé, ajustant son monocle.

Qu’est-ce que c’est que ça ?… C’est des pauvres de la campagne ?…

LE PEUPLIER

Oh ! vous, monsieur le Marronnier, depuis que vous ne fréquentez plus que les boulevards des grandes villes…

LE SAULE, s’avançant en sabots et geignard.

Mon Dieu, mon Dieu !… Ils viennent encore me couper la tête et les bras pour en faire des fagots !…

LE PEUPLIER

Silence !… Voici le Chêne qui sort de son palais !…