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Page:Maeterlinck - Berniquel.djvu/13

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BERNIQUEL. — Je n’ai pas voulu t’écouter quand tu essayais de me dire que tu me faisais cocu ?…

TITIA. — Parfaitement, tu prenais un air ennuyé et tu détournais la conversation… Ainsi, je me rappelle fort bien qu’un soir, comme je voulais préciser, te donner des détails et te dire loyalement tout ce que j’avais sur le cœur, tu m’as vivement rembarrée et très nettement fait entendre que je t’embêtais et que tu ne désirais nullement être mêlé à ces histoires… Si tu l’as oublié, tant pis pour toi, je n’en suis pas responsable ; quant à moi, je m’en souviens parfaitement et comme si c’était hier…

BERNIQUEL. — Je ne désirais nullement être mêlé à ces histoires !… Il me semble pourtant que ces histoires me regardaient un peu ! et que lorsqu’une femme vient dire à son mari : « Mon ami, je te fais cocu », quelque distrait qu’il soit, il ouvre l’œil, tend l’oreille, demande quelques éclaircissements et n’en perd pas tout souvenir ! Ça se grave dans la mémoire, ces petits incidents-là !…

TITIA. — Vraiment, tu n’as jamais rien su ?…

BERNIQUEL. — Ah ! ça non ! Je te le jure !…