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Page:Magdeleine du Genestoux Le trésor de Mr. Toupie - 1924.djvu/62

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LE TRÉSOR DE M. TOUPIE


des automobiles passaient, soulevant la poussière.

En achevant ces mots, Arthur se tourna pour suivre la direction des regards de Charles et il aperçut le voyageur de commerce, leur compagnon de l’après-midi, qui arrivait, rouge et essoufflé.

« J’ai votre bicyclette, messieurs. J’ai votre bicyclette ! Ah !… que j’ai chaud !… Je viens de faire tous les hôtels de Tarbes… tous… sauf, bien entendu, ceux des faubourgs, ajouta-t-il d’un air fin. Quand j’ai eu une idée… de génie ! (En disant ces mots il se frappait le front.)

« Je me suis souvenu que je vous avais parlé de l’hôtel de l’Isard ! Et me voilà… avec votre bicyclette. Du reste, je n’ai eu aucun mérite à deviner à qui elle appartenait, car votre nom est sur la plaque. »

Les chercheurs de trésors se confondirent en remerciements et Charles pensa qu’il serait au moins poli d’inviter le voyageur de commerce, non pas à dîner, car ils avaient terminé leur repas, mais à prendre un rafraîchissement dans un café.

La soirée était chaude et pourtant promettait d’être délicieuse. Charles aurait préféré aller dans un lieu frais, dans un jardin public, mais leur nouveau compagnon les conduisit chez Coumetou, le café le plus brillant, le plus éclairé de la ville.

« Il y a un orchestre, déclara-t-il, et, moi lorsque j’entends de la musique, ça me donne envie de danser. Nous autres gens du Midi, nous sommes ainsi… Oh ! pardon, je pense que vous ne connaissez pas non nom : Paul Cabassus. Je suis d’Agen et je voyage pour les prunes, les huiles et les lampes électriques. Si vous voulez avoir des renseignements sur moi, adressez-vous au maire de Tarbes, qui est de mes amis. »

Triomphalement, Paul Cabassus passa entre les tables du café Coumetou.

Il s’assit avec ses nouveaux amis et heurta le marbre de la table avec le pommeau de sa canne. Puis, comme le garçon ne venait pas immédiatement à son appel, il frappa ses mains l’une contre l’autre.

« Hé là ! Garçon ! Voyons ! Plus de vivacité ! Tu sers des Parisiens, mon ami ! Cours un peu et rapporte-nous trois chartreuses.

— Non ! non ! s’écrièrent d’une seule voix Charles et Arthur, Nous ne prenons jamais de liqueur. Des glaces, voilà ce que nous désirons.

— Bon ! bon ! À votre idée ».