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NOUVELLES RECHERCHES



Après quelques secondes de silence, Colette Dambert ajouta :

« Eh bien ! tout cela me donne une envie folle de faire la connaissance d’Élisabeth, cette perfection… Et puis, qui sait ? Là-bas, nous aurons peut-être plus de veine ! »

… Durant l’après-midi, cette phrase, lancée par la fantasque Colette, ne cessa de hanter l’esprit de Charles Lefrançois. « Mais oui, après tout, se disait-il, puisque nos recherches ont été infructueuses jusqu’ici, pourquoi n’irions-nous pas au Puy et dans ses environs ? » Sans doute, d’après la lettre d’Élisabeth, de nombreux concurrents avaient déjà parcouru sans succès cette région. Mais cela prouvait-il que le trésor ne s’y trouvait pas ? « Allons, conclut Charles, on peut toujours essayer ; on verra bien. Et puis je serais si content de voir Élisabeth ! »

Sa résolution prise, il la communiqua à Arthur et à Colette. Inutile de dire que la nouvelle fit bondir de joie cette dernière. Elle se précipita comme une écervelée qu’elle était auprès de son frère, afin de l’inviter à presser les réparations de l’automobile. Dans sa hâte, elle aurait voulu partir sur-le-champ, mais la voiture ne pouvait être en état que le lendemain matin. Force lui fut donc de s’incliner, malgré son impatience, devant ce cas de force majeure.

Charles et son ami occupèrent le restant de leur après-midi à envoyer des cartes postales à Versailles. Le premier écrivit aussi une longue lettre à Élisabeth, dans laquelle il lui annonçait leur prochaine arrivée, ainsi qu’ « une surprise ». Le soir, Paul Dambert s’occupa des derniers préparatifs.

Le lendemain matin, à sept heures, les voyageurs disaient adieu à Saint-Savin. L’automobile s’arrêta à Argelès où l’on prit les bagages de Charles et d’Arthur, puis l’on fila sur Saint-Gaudens et Toulouse ; dans cette dernière ville, l’on fit halte pour déjeuner. Puis l’on repartit pour Mende, et l’automobile arrivait au Puy dans la soirée.

Durant la randonnée, Mlle Marlvin ne s’était pas trop plainte, parce que l’automobile marchait à une allure assez modérée, et puis elle se disait qu’au Puy elle resterait au moins une semaine dans son lit.

Elle remarquait d’ailleurs avec joie combien le caractère de Colette s’améliorait au contact de Charles. Après tout, ce voyage ne serait peut-être pas aussi inutile qu’elle avait pensé.

Il n’y avait eu aucun incident à déplorer et l’on n’avait égaré aucun voyageur. Il faut dire que Paul avait eu la main ferme. Et quand Paul décidait quelque chose, il s’entêtait autant que sa sœur.


colette frappa à la porte de la chambre voisine.

Chemin faisant, Charles, Arthur et Colette avaient combiné de quelle manière ils se présenteraient à Élisabeth.

« Demain à huit heures, disait Charles, nous entrerons chez elle ; je me mettrai entre vous deux et…

— Mais, moi, je suis comme Colette, je ne la connais pas, interrompit Arthur.

— Oh ! parfait ! dit Colette. Ça fera deux surprises !

— Mais Arthur n’est pas une surprise ! s’écria Charles en riant.

— Que suis-je alors ? demanda Arthur un peu piqué.