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ver, et elle se fit confier le commandement de l’armée. Tout ce qu’elle avait promis s’exécuta.

223. délivrance d’orléans. — À la tête de l’armée qu’elle enflamma de son enthousiasme, on la vit rompre les rangs des Anglais, faire pénétrer des vivres dans Orléans, y entrer elle-même, disperser les assiégeants, les poursuivre jusqu’à Patay, où elle les battit encore, et s’emparer de Beaugency. Le siège d’Orléans avait duré sept mois, du 15 octobre 1428 au 8 mai 1429 ; et dix jours avaient suffi à Jeanne pour accomplir cette délivrance miraculeuse, qui lui a valu le surnom de Pucelle d’Orléans. Le dimanche 8 mai, au moment où les Anglais abandonnaient toutes leurs positions au midi de la Loire, elle fit dresser un autel dans la plaine, et l’on y chanta presque en leur présence une messe d’action de grâces. Ce jour est resté une fête pour Orléans ; on le célèbre çar une procession solennelle du clergé de toutes les paroisses, à laquelle assistent les autorités de la ville, les troupes de la garnison et une foule considérable.

224. sacre de charles vii. — Il fallait profiter de l’effroi des Anglais pour marcher sur Reims. Les ennemis avaient commis la faute de ne point faire sacrer Henri VI. Il s’agissait de les devancer ; car, dans ces temps de désordre et d’anarchie, où toutes les notions du juste et de l’injuste, où tous les droits étaient confondus, la religion seule avait conservé quelque empire sur les esprits, et celui qui, par la cérémonie du sacre, deviendrait le premier l’élu de Dieu, l’oint du Seigneur, devait être définitivement le légitime roi de France. Quoique la longue route qui sépare Orléans de Reims fût occupée par de nombreux ennemis, Jeanne se mit en marche avec l’armée française, et partout elle fut victorieuse. Jeanne était entrée dans Orléans le 29 avril 1429 ; le sacre de Charles VIIeut lieu à Reims le 17 juillet de la même année. Elle assista à la cérémonie avec son étendard déployé. « Il avait été, disait-elle, à la peine ; c’était justice qu’il fût à l’honneur. »

225. procès et mort de jeanne d’arc. — La mission de Jeanne était finie ; elle voulut se retirer et regagner