Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nant du supplice : « Nous sommes perdus ! nous avons brûlé une sainte ! » En effet, le sang de Jeanne d’Arc retomba sur les Anglais. Chartres et beaucoup de villes au nord de la Loire leur furent enlevées. Bientôt le duc de Bourgogne conclut avec Charles VII le traité d’Arras (1435) et s’attacha désormais à la cause du roi, qui était celle de la France. Enfin Charles VII lui-même, rappelé à ses devoirs par les reproches et les conseils d’Agnès Sorel, renonça aux plaisirs pour les combats. Le connétable de Richetnont et Dunois ayant chassé les Anglais de Paris, il y fit son entrée l’année suivante. La guerre, suspendue par une trêve de cinq ans, fut reprise en 1448. La Normandie et la Guienae furent reconquises à la suite des victoires de Formigny et de Castillon, et la prise de Bordeaux en 1452 ne laissa plus aux Anglais, dans tout le royaume, que la ville de Calais. Ainsi se termina la guerre de Cent ans.

227. la praguerie. — mort du roi. 1461. — Les dernières années de Charles VII furent attristées par la révolte de son fils le dauphin Louis, qui trouva un appui dans les grands vassaux, et surtout dans le duc de Bourgogne. Cette révolte, désignée sous le nom de Praguerie[1], et la conduite du dauphin à l’égard de son père, causèrent un chagrin si profond à Charles VII, qu’il se laissa, dit-on, mourir de faim, de peur d’être empoisonné par son propre fils.

228. Administration de Charles VII. — Charles VII avait préparé ses victoires par l’établissement d’une armée régulière. Une taille perpétuelle ou impôt permanent était destiné à fournir la solde de cette armée. Il rendit aussi le Parlement de Paris permanent, et le chargea d’inscrire sur ses registres les édits royaux publiés pour l’administration du royaume. Cet usage de l’enregistrement devait se transformer peu-à-peu en un droit, dont le parlement se fit plus tard une arme contre la royauté.

  1. Allusion aux troubles incessants dont la ville de Prague en Bohème était le théâtre depuis les prédications de l’hérétique Jean Huss.