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lastique, qui s’attachait à démontrer par le raisonnement, les dogmes chrétiens, produisit d’illustres docteurs, dont la parole fit autorité dans les écoles, dont les ouvrages témoignent assez par l’ampleur des vues, par la hauteur des conceptions, par le tour quelquefois heureux de la pensée, que la littérature scolastique ne fut ni sans éclat ni sans grandeur. Parmi les noms célèbres de cette époque, parmi ceux dont les travaux ont en quelque sorte continué l’œuvre des saint Ambroise, des saint Augustin, des saint Jérôme et autres Pères de l’Eglise latine du Ve et du VIe siècle, nous pouvons citer saint Anselme de Cantorbéry, le dominicain Albert le Grand, son illustre disciple saint Thomas d’Aquin, saint Bonaventure, et Jean Gerson, l’auteur présumé de l’Imitation de J.-C. L’histoire compte aussi quatre grands noms, outre une foule nombreuse de chroniqueurs : ce sont, au XIIIe siècle, Villehardoin, qui a raconté la quatrième croisade et l’histoire de l’empire latin de Constantinople, et Joinville, qui a écrit dans un style naïf et pittoresque Les faits et gestes du bon roy Loys (saint Louis) ; au XIVe siècle, Froissart, l’agréable conteur de nos guerres contre les Anglais ; au XVe, Commines, l’historien de Louis XI, Avec ce dernier, l’histoire prend déjà quelque chose de cette gravité qui la distingue dans les temps modernes.



CHAPITRE XIV


Les négociations sont substituées a la guerre, la diplomatie à la force. — Le pouvoir royal reprend l’œuvre de l’abaissement de la féodalité, interrompue par la guerre de Cent ans. — La France devient une et compacte.

Louis XI, 1461-1483. — Commencements de Charles VIII, 1483-1494.

236. État de la France en 1161 ; maison dé Bourgogne. — Caractère du nouveau roi. — À l’avènement de Louis XI, la France était depuis neuf ans délivrée de la présence des étrangers. Mais le pouvoir royal avait besoin de se fortifier. La réaction qui avait eu lieu sous les fils de Phiiippe-le-Bel, les malheurs de la guerre de Cent ans et ceux de la guerre civile avaient arrêté les progrès de la royauté. Si les grands vassaux étaient moins nombreux, ils étaient plus redoutables. Les ducs de Bretagne, d’Anjou et de Bourgogne, qui étaient les principaux, avaient d’immenses domaines et des richesses considérables ; le dernier surtout possédait la Bour-