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Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/128

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gogne, la Franche-Comté, la Flandre, le Hainaut, la Hollande, et, par le luxe de sa cour, par ses alliances étrangères, il avait acquis en Europe une renommée qui effaçait l’éclat du nom royal. Louis XI résolut d’abaisser cette puissante féodalité. C’était un prince superstitieux, fourbe et cruel, mais d’une prudence et d’une habileté consommées. Il ne se laissait pas seulement guider par ses intérêts particuliers ; il avait aussi en vue les intérêts de la France, et il avait compris que, tant que la royauté n’aurait pas abattu l’orgueil des grands vassaux, le royaume, affaibli par le morcellement féodal, ne pourrait lutter avec avantage contre les ennemis extérieurs, et serait mal administré au dedans.

237. ligue du bien public, 1464. — Les premiers actes du successeur de Charles VII ne laissèrent aucun doute sur ses intentions. L’acquisition de la Cerdagne et du Roussillon, qu’il se fit céder par le roi d’Aragon, le soin qu’il mit à s’entourer de petites gens et la suppression de certains privilèges que possédait la noblesse mécontentèrent ou inquiétèrent les grands seigneurs. Ils s’unirent contre lui sous prétexte d’assurer le bien public, et leur ligue fut pour cette raison appelée la ligue du bien public. Lesprincipaux membres étaient le duc de Bourgogne, son fils le comte de Charolais, et le duc de Berry, frère du roi. Louis XI se mit en campagne ; une bataille indécise eut lieu à Montlhéry. Elle fut suivie des traités de Conflans et de Saint-Maur, qui assuraient des conditions avantageuses aux princes confédérés. Mais le roi n’avait signé la paix que pour affaiblir ses ennemis en les divisant ; il se réservait de ne pas tenir sa parole à l’occasion.

238. entrevue de péronne. — Une seconde ligue s’étant formée deux ans après, Louis XI commença par reprendre à son frère la Normandie qu’il lui avait cédée. Il contraignit ensuite le duc de Bretagne à se séparer de la ligue. Enfin, il voulut traiter lui-même avec Charles-le-Téméraire, devenu duc de Bourgogne par la mort de son père Philippe-le-Bon. C’était une grave imprudence que d’aller ainsi se mettre à la merci de son rival, au moment où il venait d’exciter contre lui une révolte des Liégeois, ses sujets. Mais le trompeur est souvent dupe de ses propres artifices. Le roi était déjà dans Péronne, quand