Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commencèrent du côté de l’Espagne, où une insurrection avait éclaté contre Charles-Quint, Les Français arrivèrent trop tard pour secourir les insurgés, et ne firent rien de mémorable. En même temps, François Ier excitait contre l’Empereur le duc de Bouillon, maître de Sedan. Charles-Quint répondit à cette agression en envahissant la Champagne ; heureusement Bayard sauva Mézières assiégé. Sur un troisième champ de bataille, en Italie, Lautrec, lieutenant du roi, se fît battre à la Bicoque près de Milan, et cette défaite amena la perte du Milanais.

264. défection du connétable de bourbon. — mort de bayard. — Une nouvelle armée française repassa les Alpes sous le commandement de Bonnivet, et essaya de reprendre Milan. Le roi lui-même se disposait à la rejoindre, lorsqu’il apprit que l’un des plus puissants seigneurs du royaume, le connétable de Bourbon, venait de passer aux ennemis. Charles, comte de Montpensier, dauphin d’Auvergne et duc de Bourbon, était un de ceux qui avaient le plus contribué à la victoire de Marignan. Au lieu de le traiter avec les égards dus à ses services, le roi l’avait froissé déjà une première fois en lui faisant un passe-droit. Bientôt il le sacrifia à la vengeance de sa mère Louise de Savoie, duchesse d’Angoulême, qui, n’ayant pu l’épouser, lui disputait ses domaines, afin de le ruiner. Le connétable poussé à bout traita avec l’Empereur et entra à son service, oubliant qu’il n’est jamais permis de prendre les armes contre sa patrie. Sa présence assura l’avantage aux Impériaux, et Bonnivet fut battu à Biagrasso et à Romagnano. Dans ce dernier combat, Bayard, qu’on appelait le chevalier sans peur et sans reproche, fut atteint d’un coup mortel, pendant qu’il couvrait la retraite de l’armée. Se sentant défaillir, il ordonna qu’on le déposât au pied d’un arbre, la tête tournée vers l’ennemi. Là, pendant que, les mains jointes, et les yeux fixés sur la poignée de son épée, qui formait une croix, il recommandait son âme à Dieu, vint à passer le connétable de Bourbon. Comme il s’apitoyait sur la mort d’un