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Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/145

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si vaillant homme : « Pleurez sur vous, monsieur, lui dit Bayard, pleurez sur vous même ; moi, je ne suis pas à plaindre ; je meurs comme un homme d’honneur, en faisant mon devoir : mais j’ai pitié de vous, qui combattez contre votre roi, votre patrie et vos serments. » Et il expira ensuite.

265. invasion de la provence. — bataille de pavie, 1525 — Le connétable vainqueur envahit la Provence à la suite des Français qui battaient en retraite. Il se flattait que sa présence attirerait tous ses vassaux dans le parti de l’empereur ; mais aucun d’eux ne bougea. En vain il fit le siège de Marseille. La résistance de cette ville donna au roi le temps d’accourir. Les Impériaux furent repoussés et rentrèrent en Italie ; François Ier les y suivit ; il s’empara de Milan, et marcha sur Pavie. Les Impériaux s’étant avancés au secours de la place, il leur livra bataille malgré l’avis de ses officiers, et fut complètement vaincu. Désarçonné, blessé au front, perdant son sang en abondance, abandonné par les siens et entouré par les Espagnols, François Ier fut forcé de se rendre, après avoir tué sept ennemis de sa main. Du camp espagnol, il écrivit à sa mère, pour lui annoncer le résultat de la bataille, cette phrase chevaleresque, arrangée depuis par les historiens : « Madame, de toutes choses il ne m’est demeuré que l’honneur et la vie. »

266. traité de madrid, 1526. — Louise de Savoie, qui avait été chargée de la régence, répara tout par son habileté. Elle sut mettre la France à l’abri d’une invasion, et bientôt François Ier, qui avait été conduit en Espagne, recouvra sa liberté en signant le traité de Madrid. Il renonçait à toutes ses prétentions sur l’Italie, donnait la Bourgogne à Charles-Quint, laissait ses deux fils comme otages en Espagne, promettait de restituer au connétable de Bourbon tous ses biens et d’épouser Éléonore d’Autriche, sœur de l’empereur. Mais à peine libre, François Ier protesta contre un pareil traité, auquel il n’avait consenti, disait-il, que sous l’empire de la nécessité et de la violence, et qui, par conséquent,