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presque tous catholiques, les princes du Nord protestants, ne reconnaissant plus l’autorité du Pape. De l’Allemagne, la nouvelle doctrine allait pénétrer dans les pays voisins, en Suède et en Danemark. Préchée plus tard en suisse par le français Calvin, elle devait reenir de là en France. En Angleterre enfin, le roi Henri VIII allait en préparer le triomphe en rompant aver le Saint-Siège et faisant un shisme.

271. ressources de françois Ier. En même temps qu’il se créait d’utiles auxiliaires au dehors, François Ier metait la paix à profit, pour développer les ressoures de la France. Depuis 1533, il s’était décidé à avoir une infanterie nationale, afin de n’étre plus à la merci des Suisses, dont l’indiscipline et la témérité avaient fait perdre plus d’une bataille, ni des lansquenets (landsknechts) allemands, que l’empereur pouvait rappeler à tout moment. Il organisa donc sept légions de six mille hommes chacune, divisées en six compagnies égales. Ces légions furent tirées principalement des provinces frontières qui étaient les plus belliqueuses. Il chercha à améliorer son artillerie ; enfin il fit construire des vaisseaux, et s’assura, par un traité avec des armateurs, la coopération de la marie marchande en cas de guerre.

272. troisième guerre contre charles-quint. — trêve de nice, 1538. — La guerre recommença en 1536 à l’occasion de l’assassinaT d’un agent français, que le roi avait envové en Italie. Pendant que Charles-Quint était en Afrique, occupé par une expédition contre Tunis, François Ier fit envahir la Savoie et menacer le Milanais. L’empereur dirigea aussitôt contre la France deux armées qui pénétrèrent à la fois, l’une au sud en Provence, l’autre au nord en Champagne et en Picardie. François Ier prit un parti désespéré. D’après les conseils du maréchal Anne de Montmorency, il ravagea lui-même la Provence devant les Impériaux, et les réduisit ainsi à regagner en toute hâte l’Italie. Une trêve de dix ans, conclue à Nice, sous la médiation du pape, mit fin à cette troisième guerre. Les deux rivaux eurent une entrevue dans laquelle ils se prodiguèrent les témoignages d’une affection cordiale. Ces témoignages étaient sincères de la part de François Ier : ce n’était qu’un piége de la part de son rival, qui avait besoin de lui. En promettant de